You are currently viewing Le sol des maisons rurales

Le sol des maisons rurales

Le sol des maisons rurales

De la terre battue aux carreaux de terre cuite, le sol des maisons de pays reflète la géologie de la région et le savoir-faire des artisans locaux.

La chaumière, évolution de la cabane de la préhistoire, est la maison de base de la campagne, elle est ancrée au sol.

Jusqu’à la fin du XIXe siècle, elle conserve le sol en terre battue. On en découvre encore quelques unes dans des endroits reculés.

Contrairement aux idées reçues, la terre battue n’est pas simplement le sol naturel brut foule par les habitants de la maison.

Ce sol en terre battue est réalisé en mélangeant dans de grandes cuves de l argile pure, du sang de boeuf pour la faire durcir et du sel.

Cette pâte encore humide et molle était étalée en couches épaisses sur la terre des pièces de la maison.

Lorsqu’elle commençait à sécher un peu, hommes, femmes, enfants mm, chaussés de sabots de bois, piétinaient le sol pour bien le damer. Ensuite, on coulait dessus du lait de chaux pour éviter les montée d’humidité.

Afin d’en faciliter le nettoyage, on éparpillait sur le sol de la sciure de bois, ou en Flandre, du sable blanc de Cassel.

Une fois par semaine, on ramasse la sciure ou le sable et on en remet.


Lorsque la famille était un peu plus aisée, dès le XVIIIe siècle, le maçon m’avait la salle commune de dalles bleues, provenant des carrières de pierre de Tournai ou de Marquise, ou de tomettes carrées.

Ces carreaux étaient réalisés en terre cuite.

Plus épais que les tuiles, leur cuisson était différente. Le carrelage était posé en priorité dans la salle commune puis dans la chambre des parents et enfin dans les autres pièces de la maison, selon l’aisance des propriétaires.

Il fallait traiter ces carreaux poreux avec de l huile de lin et les badigeonner jusqu’à ce qu’ils soient bien imbibés.


Dans la vallée de Desvres, an Artois, dès la fin du XVIIIe siècle, la création des faïenceries Fourmentraux, Masse et Martel permit la diffusion dans la région et aussi en Flandre de jolis carreaux de céramique net de faïence, qui, petit a petit recouvrirent le sol et décrètent murs et cheminées des habitations rurales.


Jusqu’au début du XXe siècle, le pavage du sol était directement réalisé sur un lit de sable.


Le sol, près du foyer ou de l’âtre, est mis à l’épreuve. A cet endroit, la brique, plus résistante, était posée à plat en chevrons ou parfois en épis.

La maison rurale de base est constituée d’un rez-de-chaussée et d’un grenier.

Le sol de ce dernier est couvert d’un plancher brut de bois résineux ou plus rarement d’orme.

Dans le Pévèle-Mélantois et surtout dans le sud de la région, en Thiérache et en Picardie, le plancher de certains greniers est recouvert de tomettes rouges, reposant sur un lit de sable.